Malgré les pressions de Pékin, Hu Jia a reçu la récompense du parlement européen au nom de sa lutte pour la cause tibétaine et les droits de l'Homme en Chine.
Le Parlement européen a décidé de ne pas faire plaisir à Pékin. Les eurodéputés ont décerné le prix Sakharov, qui fête ses 20 ans cette année, à un dissident chinois : Hu Jia, condamné à trois ans et demi de prison pour tentative de subversion du fait de propos en faveur du Tibet, publiés dans la presse étrangère et sur Internet. Selon ses proches, Hu Jia lutterait actuellement contre la maladie depuis sa cellule.
Le président du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering, a été explicite lorsqu'il a annoncé le lauréat, en séance plénière à Strasbourg : le Prix est «décerné à Hu Jia au nom des sans voix de la Chine et du Tibet», a-t-il lancé, avant d'expliquer que «le Parlement européen rend hommage au combat quotidien pour la liberté de tous les défenseurs des droits de l'Homme en Chine».
Comme prévu, la Chine a fait part de son «fort mécontentement», évoquant une «grossière ingérence dans les affaires intérieures chinoises». Pékin avait fait fortement pression sur les eurodéputés pour éviter que ce prix, qui récompense des personnalités ayant marqué de leur empreinte le combat en faveur des droits de l'Homme, n'aille pas à Hu Jia. Le 16 octobre dernier, l'ambassadeur de Chine auprès de l'UE avait averti que si le Parlement européen devait décerner ce prix à Hu Jia, cela heurterait inévitablement le peuple chinois et détériorerait sérieusement les relations entre la Chine et l'UE». Selon le chef du groupe libéral du Parlement européen, Graham Watson, d'autres pressions ont été constatées les eurodéputés. Peine perdue.
