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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 12:09
   Le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris a interdit, mardi 22 avril, l'exposition "Our Body, à corps ouvert", au motif qu'elle présente "une atteinte illicite au corps humain", après la plainte déposée par Ensemble contre la peine de mort et Solidarité Chine.

Hélène Labbouz, présidente d'Ensemble contre la peine de mort, explique la démarche de son association.
"Peut-on présenter au grand public de vrais corps humains sous le couvert d'une exposition artistique, scientifique ou éducative ? Il s'agit là d'un véritable débat : où s'arrête la liberté artistique ? Peut-on, au nom de l'art, commettre un assassinat ?"

"Nous croyons que lorsque la dignité humaine est atteinte, on ne peut plus parler d'art. Le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris nous a donné raison. Il a jugé que cette exposition portait atteinte à la dignité humaine. Il précise que "la détention privée de cadavre est illicite", "les cadavres et leurs démembrements ont d'abord vocation à être inhumés ou incinérés, ou placés dans des collections scientifiques de personnes morales de droit public", ou encore que "l'espace assigné par la loi au cadavre est le cimetière". Le juge affirme également que "la commercialisation des corps par leur exposition porte une atteinte manifeste au respect qui leur est dû". Surtout, " la visée pédagogique (…) ne peut absoudre une illégalité manifeste".




"Prisonniers ou condamnés à mort chinois, l'origine des cadavres reste trouble et douteuse. D'où proviennent ces corps ?"

 "Nous avons des doutes quant à l'origine des corps, mais de nombreux indices nous laissent soupçonner qu'il s'agit en effet de condamnés à mort chinois : il s'agit exclusivement de corps de ressortissants chinois, masculins, jeunes, et ne présentant aucune pathologie particulière, de sorte que l'hypothèse de la mort naturelle de ces hommes paraît improbable. Des témoignages viennent corroborer ces soupçons. Nous avons à ce titre demandé à la société organisatrice, Encore Events, de nous apporter la preuve de l'origine de ces corps, ce qui n'a pas été fait."

Le tribunal de grande instance de Paris vient d'interdire l'exposition. Or la société Encore Events – organisatrice de l'évènement – fait appel. Que comptez-vous faire ? L'exposition devra, en tout état de cause, être fermée, dans le délai de vingt-quatre heures prévu par le juge. L'appel ne sera pas suspensif. Nous maintiendrons notre point de vue, qui défend les droits de l'homme et la dignité humaine, et nous restons convaincus que le juge d'appel saura suivre le jugement déjà rendu.

 Propos recueillis par Claire Gilly

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