En avril prochain, deux jeunes Français et un Chinois parcourront 500 kilomètres par – 40° pour sensibiliser la Chine au réchauffement de la planète.
Parcourir 500 km à skis par -40° jusqu'au Pôle Nord, voilà déjà un défi ambitieux. Mais lorsqu'en plus l'exploit sportif est mis au service de la cause environnementale, on ne peut qu'admirer.
C'est l'objectif que se sont fixés deux ingénieurs français installés en Chine, Leslie Dang, 25 ans, et Thomas Carrier, 24 ans, rejoints par un expert chinois de 44 ans, Zhang Liang.
En avril 2008, la fine équipe baptisée « Polar Flame » en référence à la flamme olympique partira de l'île canadienne de Bathurst, aux côtés des huit autres équipes engagées dans le Polar Challenge 2008, direction l'extrême Pôle Nord.
Organisée par des experts depuis 2004, cette course a pour but de donner à des gens « ordinaires » la chance d'accomplir une expérience mémorable.
Comme la « Polar Flame », la majorité des autres équipes – européennes pour la plupart – se saisissent de l'occasion pour mettre la lumière sur une noble cause.
Une forme physique de haut niveau
Au menu de cette course : camper un mois sur la banquise, tirer 60 kg de vivres sur des traîneaux, éviter les failles, les crevasses, et accessoirement les ours polaires… Un programme déjà costaud qui n'a pas effrayé les deux jeunes Français.
Au contraire, ils ont fixé la barre encore plus haut. « Au départ, l'idée est venue d'un ami commun qui nous a mis au défi d'y participer. C'est bien sûr un défi sportif mais on a voulu utiliser cette course pour une cause un peu plus noble. C'est comme ça qu'on a eu l'idée de faire un film de notre expédition. Comme la course en est dans sa 5ème édition, on va pouvoir mesurer en images la fonte de la banquise », explique Leslie Dang, consultante en énergie dans une entreprise finlandaise à Pékin.
Les membres de l'expédition ne partent pas de zéro : les deux jeunes Français sont déjà des sportifs confirmés, Zhang Liang, quant à lui, a déjà grimpé deux fois l'Everest.
Reste que l'épreuve qui les attend exige une intense préparation physique, une occasion de plus de promouvoir la cause environnementale.
Leur idée ? Filmer chacune de leurs séances d'entraînement mensuelles effectuées aux quatre coins de la Chine pour les diffuser ensuite sur leur site Internet.
Peu importe les difficultés. En août 2007, ils ont parcouru10 km dans les montagnes du Huangshan en traînant des pneus, une ascension de 1000 mètres destinée à témoigner au public de la nécessité de préserver la beauté de ce lieu.
Aujourd'hui, ils reviennent tout juste d'un marathon de 30 km parcouru en seulement 4 heures dans les montagnes du Hanghzou en Chine.
Aléas des sponsors
Au final, c'est moins du côté des épreuves sportives que de la recherche de soutien et de sponsors que se trouvent les difficultés. Outre le manque de financement de la part des entreprises aujourd'hui, l'équipe a fait face à des déceptions du côté des grandes ONG.
« On a tenté une première approche avec Médecins Sans Frontières. Mais toutes ces grosses ONG ont une politique de partenariat bien cadrée. C'est donc difficile de les approcher. » Même chose du côté de l'Unicef.
L'équipe s'est néanmoins associée à un partenaire écologique renommé, le Global Village of Beijing, élue meilleure ONG chinoise 2006 et conseiller vert auprès du Comité Olympique. Ce n'était pourtant pas gagné. « Les ONG en Chine ne sont pas faciles d'approche. Heureusement, à l'époque, on avait un ami bénévole dans l'organisation qui nous a aidés. Du coup, ça a été beaucoup plus facile qu'on ne le pensait. Pour nous, c'était important de s'allier avec une ONG valable qui ne soit pas à la solde du gouvernement. »
Principalement tourné vers des activités de sensibilisation, le Global Village of Beijing n'est pas gêné dans ses actions par les autorités. Et pour la Polar Flame, c'est un précieux partenaire. « L'ONG a beaucoup plus de contacts que nous en Chine. On va pouvoir lui confier la vidéo qu'elle diffusera ensuite. »
Espérons que ces efforts serviront à éveiller les consciences chinoises. Sensible aux questions énergétiques, Leslie peut témoigner : « Le travail de sensibilisation est essentiel. Car le Chinois moyen n'est pas vraiment éduqué sur la question, même si c'est difficile à évaluer. »
Et après la course ? L'équipe a prévu d'organiser des conférences dans les universités chinoises pour montrer les résultats. En attendant, prochaine échéance en janvier prochain avec un entraînement dans les eaux glacées de la Norvège.
Leur site Internet :
http://www.polarflame.com/
